Charley Val

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Un chemin

 

Souvent, nous nous demandons en quoi nous avons grandi.

 

Les racines profondes remontent à la surface sans que nous sachions pourquoi.

 

Recroquevillé dans l’intérieur, le noir complet . . . avec le temps, ça s'estompe.

 

L’eau purifie les âmes délabrées.

 

Les trafiquants d’espoir se jouent de nous sur la longueur de nos chemins

caillouteux où il reste pourtant une étincelle encrée dans nos cœurs, pareille à une étoile qui veille au matin.

 

À l’instant présent, quand les gouttes tombent, la pluie éclaire les arcs-en-ciel sombres que nous sommes tous.

 

La nuit, une lueur apparaît. J’appelle cela un soleil de nuit, une présence  bienveillante face au joueur de l’ombre que nous retrouvons un peu partout, même en nous.

 

Je repense à m’envoler ailleurs, vers les premières lueurs, celles de l’enfance,  avec pureté.



Une ondée plus claire qu’une giboulée.

La pluie limpide s’écoule dans nos cœurs larmoyants d’émotions.

Une bobine lointaine remémore le bébé englouti dans le monde à vau-l’eau.

Sorti des rugissements du Grand Œuvre, ruisselant, pas à pas, l’enfant, naturellement spitant, s’éveille à la lumière de mai.

Nourrisson qu’il était, dans le ventre, englobé, à l’intérieur d’une masse liquide protectrice, son oasis caché. Pourtant, ce n’était pas si fluide. Il est confiné jusqu’au jour de la sortie, arrive le premier cri. Sans dire « plouf », plongé à l’intérieur de son premier bain.

 

 

Comment dessiner une mangrove avec cette aquarelle couleur d’eau douce, après le goût de sel de la mère ?

 

(participation à "Dis-moi dix mots" 2020)